KAREEN THEODORE COTRY

mon métier, ma passion, ma flamme !

Kareen-Theodore-Cotry

La souriante Kareen paraît réservée au premier abord et dit ne pas être très confortable à se confier mais dès qu’on commence à parler d’agriculture, elle s’ouvre et devient intarissable pour notre plus grand plaisir (…). Cette passionnée de 39 ans est l’une des premières femmes agronomes à Maurice. Elle compte plus de 16 ans d’expérience en agriculture et sera un maillon fort du projet. Elle a d’ailleurs participé à la première mission d’observation à l’ile de la Réunion au tout début du projet lorsqu’il était encore embryonnaire.

Kareen vient de changer de société car après un riche parcours chez Médine ou elle a acquis énormément, elle souhaite aujourd’hui apporter ce savoir à une firme qui débute une nouvelle aventure. Ca lui permet de revenir à ses anciens amours : la terre « pour garder la flamme dans mes yeux, me sentir vivante, et retrouver ce qui me faisait vibrer », nous confie-t-elle. Elle aime être aux champs, proche de la terre. De ce fait, elle compte apporter sa pierre à l’édifice de la compagnie de Beau Vallon et D’Union en apportant son expertise et partageant son expérience dans les projets à venir de diversification des cultures.

Kareen a très tôt fait parti de projets nationaux autour de l’agriculture raisonnée à Médine auprès de précurseurs qu’elle cite aujourd’hui comme ses pères. Elle se rappelle tout particulièrement de l’un d’eux qui lui disait avoir comme mission de « donner à manger aux mauriciens ». Ensemble, ils commencent à mécaniser la culture maraichère envers et contre l’avis de tous.

« A l’université de Maurice », raconte-elle « en 1999, nous avions un tout petit chapitre sur le IPM (Integrated Pest Management). Depuis, ca a pris de l’ampleur. « J’ai toujours voulu faire une agriculture durable ». Kareen rigole, en nous racontant que le comble, c’est qu’elle a un MASTER en Bio technologie. On peut dire qu’elle connaît bien le sujet et qu’elle a sauté de l’autre coté de la barrière.

La famille est une valeur très importante pour Kareen. Elle est consciente que la vie est courte et veut optimiser le temps passé à leur coté. « Les gens sont importants pour moi, je suis une altruiste, je veux laisser une belle trace après… J’aime les gens. Les gens proches de la terre ont tendance à être plus vrais».

Ce qu’elle aime le plus dans son métier, c’est la liberté de pouvoir être au grand air et ne pas être enfermée au bureau « j’aime avoir affaire à la nature et aux gens. J’aime qu’il y ait des choses différentes à faire tout le temps ».

Ce qui l’a intéressée dans le projet Smart Agriculture c’est que, non seulement, on promeut des produits qualitatifs plus sains issus d’une agriculture plus légère en pesticides mais en parlant d’agroecologie, on réfléchit de manière plus holistique. Kareen à l’impression de vraiment contribuer à préserver l’environnement notamment en gardant la terre fertile pour que les productions agricoles mauriciennes s’inscrivent dans une logique de développement durable à long terme.

« Pour que l’agriculture avance, il est primordial de s’entre-aider  entre sociétés privées, organismes publiques et également à travers les consultants ». Kareen croit qu’on n’arrive à rien seule, elle aime travailler en équipe et s’entourer de ce partage de connaissance pour avancer ensemble. « On a besoin du privé et du public, pour pouvoir faire bouger les choses».

Le projet a été comme une évidence pour Kareen qui dit ne pas savoir cultiver autrement. Elle se sent moins seule maintenant que ces pratiques se répandent. L’agroecologie ne doit plus être une mode mais devenir un mode de vie. «  L’utilisation des pesticides est un cercle vicieux car les insectes deviennent plus résistants et qu’il faudrait toujours en mettre plus ». Pendant 16 ans, elle a pu observer et apprendre de certains enseignements, elle a vu la fertilité de certains sols se dégrader, « il est primordial de penser à long terme », nous dit-elle.

Dans 10 ans, Kareen souhaite qu’il y ait une forte prise de conscience nationale concernant les pesticides à l’ile Maurice, que le secteur soit règlementé aux normes internationales, que plus de planteurs aillent vers une agriculture raisonnée et qu’ils puissent faire de l’agroecologie en faisant attention à la bio diversité autour des champs et à notre éco système en règle générale. « L’agroécologie englobe une responsabilité plus large : l’environnement durable mais également le volet social : les gens ». Le but ultime, pour elle, est le bio. « Il y a une pression vertueuse de la part des distributeurs qui commencent à demander des certifications. Cela va aider » nous confie la jeune femme.

Le mot de la fin : « faites un travail que vous aimez, croyez en vous et en ce que vous faites et tout sera possible ».