Olivier Baissac

Comme dans le sport, c’est l’esprit d’équipe qui fait la différence !

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Olivier, 29 ans, est plutôt fonceur. Après 8 ans passé en Tanzanie, il part étudier l’agriculture en Australie. De retour en 2014, ingénieur agronome, il commence à travailler chez Altéo dans la canne. Olivier est de l’ère de la nouvelle technologie. Aussi, il s’intéresse rapidement à la mécanisation et se montre curieux de la diversification. C’est ce qui le pousse à évoluer. “La canne est relativement simple, j’ai envi de plus de challenge sur les fruits et légumes.” Ce qui intéresse Olivier également c’est le management. Au Domaine de Labourdonnais, il aura une équipe et ca lui plait vraiment en tant que joueur de rugby de se dire qu’il va pouvoir y avoir de l’échange et du collectif dans son quotidien.

Olivier a grandit dans la canne à sucre grâce au métier de son père. Il réalise rapidement que c’est un mode de vie qu’il aime. Être au grand air, s’occuper des plantes et voir leur évolution, lui convient. Olivier pense que dans l’agriculture, il faut être patient et méthodique. Lorsque je lui demande ce qu’il aime le moins dans son métier, il pense au fait de se lever très tôt le matin mais bien vite, il rigole en nous disant que se lever tôt peut être plaisant…et nous explique qu’il s’agit de la partie administrative de son métier.

Olivier nous parle du temps passé avec ses jardiniers et planteurs aux champs. Pour lui, l’agriculture c’est un travail d’équipe, il faut vraiment que tous les maillons travaillent ensemble. Le plus difficile est d’arriver à faire comprendre et accepter à certains anciens pourquoi nous devons changer certaines vieilles habitudes. Les gens ont des fois tendance à être réticent au changement. Son challenge est de faire comprendre aux gens qu’ensemble, on est plus fort et “sky is the limit” s’il y a de l’entre-aide et qu’ils travaillent tous ensemble pour l’entreprise. Je veux que les gens se disent qu’ils savent pourquoi ils se lever le matin pour venir travailler et qu’ils se sentent utiles. “Je suis là pour les complimenter quand ils font du bon travail aussi. Ils doivent comprendre le ‘big picture’.”

Olivier voudrait faire évoluer le système de production en fonction de la demande du Domaine. “Nous avons des clients en interne (le restaurant, l’épicerie…) qui ont besoin des quantités plus petites mais plus variées et plus fréquemment. Je veux adapter notre production à cette demande”.

Concernant les pesticides, il pense que ca répondait à la demande d’une certaine époque : le besoin de répondre à une population grandissante, à un rendement accéléré ou encore avoir un légume parfait. Olivier s’étonne qu’en terme de priorité, les gens soient disposés à mettre plus de Rs 10K dans un smart phone mais sont pointilleux lorsqu’il y a une augmentation dans les prix des légumes. “Ils doivent réaliser que ce qu’ils sont entrain de mettre dans leur corps est plus important qu’un téléphone. Aujourd’hui avec le recul, malgré que ça ait été un quick-win, on se rend compte des effets néfastes sur l’homme et son environnement”.

Olivier dit clairement faire partie de la nouvelle génération de producteur. Il prône une agriculture raisonnée et est enchanté de pouvoir faire partie du programme smart agriculture. Olivier pense que la solution pour le moment à Maurice se trouve dans la juste mesure, un équilibre qui ne va pas directement au bio, un peu trop contraignant lorsqu’on connait les pratiques conventionnelles. Il est pour une transition plus qu’une décision abrupte.

Il dit que le Projet Smart Agriculture va beaucoup lui apprendre concernant les méthodes alternatives. “Les pesticides sont nécessaires dans certains cas, à certains moments précis de la culture et à un bon dosage – ca limiterait les risques ou même les enlèverait”.

Olivier aime voir la satisfaction des gens lorsqu’ils goutent sa production et le complimente, il aime lorsqu’il arrive à rendre les gens heureux sainement.

Olivier s’occupe aussi des vergers qu’il voudrait moderniser. Il voudrait contribuer au projet de développement du Domaine en intégrant complètement l’agriculture.

Sa mission est de produire de meilleurs produits pour le consommateur. « Avec une meilleure traçabilité, nous allons pouvoir valoriser nos légumes, peut-être développer une marque ».

“La Smart Agriculture est un vrai apprentissage qui va nous bénéficier à tous. Certains ne savent pas qu’ils utilisent mal les pesticides, ils peuvent avoir tendance à doubler les doses pensant que ça sera deux fois plus efficaces. Ce n’est pas en connaissance de cause qu’ils sur-utilisent”.

A Maurice, Olivier aimerait voir plus de coopération entre les planteurs et un système de moins en moins manuel. “Il faut bouger vers de nouvelles technologies et que l’humain reste dans la valeur ajoutée du métier”. Il espère que le coté phytosanitaire sera plus régulé et que les consommateurs auront une prise de conscience en arrêtant de croire aveuglement ce qu’on leur dit sans certifications.