Deux formations agroécologiques expertes dispensées en cette fin d’année, dans le cadre du projet Smart Agriculture, initiative conjointe des deux partenaires du projet : La Chambre d’Agriculture et Le FAREI.

La chambre d’agriculture et le FAREI ont accueilli la semaine dernière trois chercheurs du CIRAD (France) et un expert de l’IRD (Réunion) afin de dispenser une formation sur la fertilité des sols dans le cadre du projet Smart Agriculture.

Les sessions de travail, reparties sur une semaine, théoriques et pratiques s’adressaient à un public d’initiés. « C’est une formation de formateurs plutôt que d’agriculteurs, la formation cible les agronomes, officiers et chercheurs du FAREI et planteurs avertis », nous confie Maud Scorbiac, VSI à la chambre d’agriculture. Elle a eu lieu au FAREI de St Pierre et de Wootun, à Gros Caillou, sur la plateforme de compostage de Médine et à Union.

Les objectifs de cette formation étaient de comprendre le fonctionnement des sols : le processus de pédogenèse, la distribution spatiale des sols de Maurice, les propriétés des sols volcaniques et tropicaux, le maintien de la vie dans ces sols entre autres. Une seconde partie portait sur la compréhension des résidus organiques et l’utilisation des composts en agriculture et les outils pour piloter la fertilisation.

Nombreux rappels et apports de connaissances ont pu être distillés parmi l’assemblé des participants. Mais cette formation se voulant pédagogique voire ludique à certains moments, les formateurs ont su l’agrémenter de sessions pratiques sur l’appréciation de la qualité des compostes, la description d’un profil de sol ou encore quelques expériences simples à réaliser pour mieux apprécier les atouts et les contraintes de son sol et adapter ainsi ses pratiques de culture.

Le 12 et 13 novembre, J Pierre Chanet, chercheur de L’IRSTEA en France, a également animé une conférence sur le thème de l’agriculture numérique, l’intégration de la robotique et des plateformes de réseaux sociaux.

Les ateliers thématiques composés de producteurs et d’experts locaux et/ou internationaux ont pour objectif de se pencher sur des problématiques collectivement pour trouver de potentielles solutions alternatives et de faire des essais de ces solutions sur champs avec des participants volontaires. Ces essais seront ensuite suivis, mesurés, évalués et rectifiés itérativement avec l’aide de la CIRAD et les instituts locaux. Enfin, les meilleures et bonnes pratiques seront notées, partagées et diffusées à la communauté agricole. Pour rappel, les 12 thématiques spécifiques retenues étaient:
– Agriculture protégée
– Gestion de l’enherbement
– Surveillance des bioagresseurs
– Substitution chimique et biologique aux produits chimiques et essais de matières actives alternatives
– Lutte biologique
– Optimisation de l’usage des pesticides
– Gestion de la mouche des fruits
– Biodiversité utile
– Fertilisation minérale raisonnée
– Vie du sol
– Pollinisateurs
– Génétique

Et ateliers transversaux :

– Recyclage déchets
– Irrigation optimisée

Ces derniers auront presque tous eu lieu d’ici mi-février. A date, il reste les ateliers suivants : surveillance des bio-agresseurs, substitution, lutte biologique et génétique. Suite à cela, les parcelles de terre seront allouées pour la mise en pratique des différentes techniques palliatives abordées.

De fin janvier à Mi-Mars, la chambre d’agriculture bénéficiera de l’apport d’expertise de 3 spécialistes représentant le FAREI et le ministère de l’agro-industrie et de la sécurité alimentaire pour une formation locale sur l’identification des ravageurs et des insectes auxiliaires. La MCA organisera par ailleurs en collaboration avec l’IFM une conférence privée et publique animée par Claude et Lydia Bourguignon, très connus en France, pour leurs nombreuses connaissances sur la vie des sols.

Pour Rappel:
Le projet Smart Agriculture a débuté en 2015 à l’initiative de la Chambre d’Agriculture de l’Ile Maurice (MCA), en partenariat avec le Food Agricultural Research and Extention Institute (FAREI) et le Centre de Coopération International en Recherche Agronomique et pour le Développement (CIRAD), et se positionne sur la culture maraîchère à Maurice.
Le but du projet Smart Agriculture est de répondre à des problématiques d’enjeux locaux telles que l’accès à des produits sains, la préservation de l’environnement par une agriculture raisonnée et résiliente face au changement climatique ainsi que la revalorisation de l’agriculture vivrière. Le projet se base sur l’hypothèse, largement soutenue par la recherche actuelle, que la transition des systèmes de cultures conventionnels vers des systèmes agro-écologiques doit permettre de réduire l’usage des intrants de synthèse et les problèmes liés aux bio agresseurs tout en assurant un revenu décent aux producteurs, et d’obtenir des systèmes moins impactant sur le changement climatique et plus résilient face aux évènements climatiques dus à ce même changement.