Xavier Bergicourt
Le respect de l’autre commence par le respect de la nature
Xavier Bergicourt, célibataire, 32 ans, habite à Terre Rouge dans le nord. Il est le diversification manager de Médine depuis peu, et est responsable de toute la production et l’emballage dudit département. Posé et la tête bien sur les épaules, il nous raconte être dans le secteur de l’agriculture depuis sept ans officiellement mais avoir toujours vécu dans un milieu rural. Il est familier à cet environnement depuis très jeune, sa mère possédant un élevage.
Son métier, Xavier en parle avec fierté, une fierté patriotique dont il mesure la responsabilité. « Je ressens comme un devoir de donner de la nourriture saine et fraiche aux mauriciens », nous confie-t-il étant lui-même gourmand. C’est d’ailleurs ce qui lui tient le plus à cœur « pouvoir vivre cette rupture entre l’agriculture conventionnelle utilisant des produits de synthèse et l’agro écologie qui utilise des méthodes plus écologiques ».
Une valeur qui le fait avancer et auquel il accorde grande importance, c’est le respect. « Respect de la nature, du travail de l’agriculteur et des lois biologiques ». Il nous explique qu’à la base, dans la chaine alimentaire tout est imbriquée : la faune et la flore sont directement connectées et s’autogèrent. Il n’y a pas de place pour les produits de synthèse
Xavier évolue depuis 7 ans dans des groupes importants de l’ile et c’est tout naturellement qu’il a été exposé au projet Smart Agriculture. Il a tout de suite été séduit par le projet qui raisonne chez l’agriculteur moderne qu’il représente. Il dit adhérer à 200% au concept d’agro écologie. Il participe aussi préventivement à la construction de ce nouvel édifice sain et est éveillé aux dangers de la méthode conventionnelle qu’il décrie. Pour lui, ça ne peut être autrement, pour la santé certes mais aussi pour le gout et la qualité.
En participant à ce projet, il veut valider les méthodes d’agriculture alternatives qu’il est entrain de découvrir tout en restant économiquement rentable. Il agit comme le trait d‘union entre l’aspect financier et la rentabilité des produits et la profonde conviction qui lui tient à cœur de bien faire son métier en proposant des produits de qualités. Il veut casser les idées préconçues que pestes = pesticide.
Xavier ressent qu’il est acteur d’un changement à Maurice et de l’impacte que son travail laisse sur la société. Il voudrait participer à un guide des auxiliaires ou des plantes de services et contribuer à les vulgariser au plus grand nombre pour que « ceux qui n’ont pas été mordus, le soient et mettent eux aussi en pratique l’agroécologie ».
Il voudrait dire aux consommateurs d’être plus conscients de ce qu’ils ingèrent trois fois par jour. « Mieux vaut valoriser son fermier plutôt que son pharmacien ».
Pour ce qui s’agit de l’avenir, Xavier est confiant. Il dit voir beaucoup de potentiel mais également des challenges à relever pour le secteur agricole à Maurice. « La clef réside en l’information à travers la formation », nous dit-il « afin de toujours être dans la course et à jour ».